Stratégie : 6 moyens pour compter les piétons en centre ville

Compter pour pouvoir planifier les dépenses et mesurer l’impact. Un besoin pour les collectivités autant que pour les de commerçants. Les uns cherchent à savoir comment mieux assigner les dépenses de fonctionnement en couvrant les attentes des citoyens ; Les seconds cherchant à savoir quel est le meilleur endroit pour implanter un commerce et pour mesurer leur capacité à attirer des clients.

Ce besoin de comptage existe depuis longtemps. Pour d’autres objectifs, dans les années 1970 les villes ont cherché à mesurer le flux de trafic des voitures – avec des tubes pneumatiques en travers des rues et des routes – pour définir les besoins en réaménagement. Obtenir les chiffres permettant ainsi d’affecter les dépenses d’infrastructure aux bons endroits.

Aujourd’hui, avec l’évolution des comportements d’achat, les besoins de comptages se sont concentrés sur les personnes évoluant dans les centres-villes ; Les collectivités ont besoin aujourd’hui de mesurer les flux de piétons pour aider à la redynamisation et contre-balancer la puissance des grands groupes.

L’enjeu est de taille. Il permet de repenser les déplacements dans la ville. Identifier les zones dans lesquelles les piétons passent du temps et revoir la circulation des voitures. Transformer des rues en zones piétonnes et favoriser la revitalisation des centres urbains. Les méthodes de mesure restent simples, mais elles nécessitent de connaître les limites d’utilisation. Car à chaque technique de mesure de piétons fait apparaître un défaut.

Alors quels outils choisir ?
Il existe 3 grandes familles de produits pour compter les piétons : ceux avec des solutions physiques simples ; ceux embarquant des solutions logiciels ; ceux avec des modèles prédictifs.

Les solutions physiques simples

Des yeux pour voir et un compteur mécanique à la main : Le comptage manuel est une méthode simple et peu coûteuse. Ce choix a pour principal avantage de se mettre en place rapidement dans n’importe quel endroit de la ville et d’être moins onéreux que les autres types de comptages. Par contre, les inconvénients sont plus nombreux et rendent délicat l’interprétation des données obtenues : S’il pleut le jour du comptage ; les risques d’erreurs en comptant en double ; l’impossibilité d’avoir les chiffres 24h/24 et 7j/7.

Les compteurs via des faisceaux infrarouges : A chaque personne qui franchit le rayon, le comptage s’incrémente. L’appareillage s’installe à l’entrée des commerces mais également à des emplacements spécifiques sur les trottoirs. L’avantage est d’avoir des données en continu et de pouvoir procéder à des comparaisons dans le temps pour le comptage de piéton aussi bien que de cyclistes. L’inconvénient est que toute installation nécessite l’intervention de services techniques et qu’il ne peut pas être facilement déplacé.

Les solutions avec logiciel

Les caméras équipées de logiciels de reconnaissance de formes peuvent dorénavant compter les piétons et les cyclistes passant dans leurs champs avec un risque d’erreur ou d’approximation assez faible. La collectivité qui décide alors de s’équiper de cette solution a – avantage – la possibilité de mesurer jour et nuit, grâce au système de vision nocturne, et tout au long de l’année dans la zone de contrôle. L’inconvénient, comme pour les capteurs infrarouge, est que ces caméras ne sont pas déplaçables sans faire appel aux services de l’urbanisme, et qu’il est parfois nécessaire de procéder à l’installation de logiciel au niveau de l’informatique de la ville (ou du commerce).

Les capteurs de téléphones mobiles mesurent les flux de déplacement des piétons au travers de l’identification de divers terminaux Wifi (smartphone, ordinateur, console de jeu portable…) circulant dans une zone sous analyse. Les avantages sont qu’avec le taux d’équipement de 98 % chez les 18-24 ans (75% au global France : source Autorité de régulation des télécoms Arcep 2018), ce système analyse les flux même si l’appareil a le mode wifi désactivé, et que les capteurs mesurent 24h/7j quelques soient les conditions météo. Ils permettent également de retracer les flux généraux de déplacement et de comparer les rues entre elles dans le temps et suite à l’organisation d’évènements exceptionnels ; ils peuvent même être déplacés selon les besoins d’analyse. Les inconvénients sont qu’ils requièrent une alimentation électrique en continu et qu’ils ne peuvent pas mesurer les personnes n’ayant pas de téléphone, ou l’ayant éteint complètement.

Les solutions avec modèles prédictifs

Les estimations statistiques permettent également de mesurer les flux à l’aide des données des fournisseurs de forfaits téléphones mobiles. Un grand opérateur télécom commercialise des outils de mesure de flux grâce à ses propres données GSM. L’avantage est qu’au niveau d’une zone couverte par une antenne relais (500 m pour Paris et de 1 000 à 2 000 m pour des villes moins denses), la solution analyse la présence de tous les téléphones équipés du forfait de l’opérateur. le problème est que les chiffres doivent être modélisés pour estimer le nombre de téléphones des autres opérateurs. Autre inconvénient est que la solution ne permet pas de mesurer l’affluence dans une rue ou un commerce spécifique.

Enfin la dernière solution de mesure de flux de flux piéton repose sur les publicités jeux mobiles disponibles sur les smartphones et autres tablettes.
Comme pour la solution via l’opérateur téléphonique, la mesure porte sur des modèles statistiques liés à l’usage des smartphones utilisant des jeux gratuits. Le principe est simple, pour toute publicité distribuée sur un appareil connecté, le fournisseur de la solution de comptage sait dire combien de personne se trouvent dans une zone délimité par l’antenne relais GSM. Le résultat est corrigé par des algorithmes pour estimer le vrai chiffre. L’avantage est que dans les grandes villes, les utilisateurs de ce genre de jeux sont nombreux. L’inconvénient, au delà du fait que les mesure ne permettent pas la mesure d’une rue, est que seul l’âge moyen de la population des villes sous analyse, les chiffres peuvent être approximatifs.

Faire un choix dans le temps

L’ensemble des solutions de comptages ont des avantages et des inconvénients. A aujourd’hui il n’existe pas de système qui mesure précisément à 100% le nombre exact de personnes circulant dans les rues des villes. Chaque solution implique un pourcentage d’approximation. L’enjeu est de savoir choisir une solution est de maintenir ce choix pour garder la cohérence dans le temps.

Par exemple, lorsqu’une municipalité, qui comptait les piétons avec un système manuel, et qui quelques jours dans l’année, décide d’acheter une solution avec des mesures 24h/7j, il est important de se rappeler que les mesures ne sont pas homogènes. En clair, il ne sera jamais possible de comparer les données effectuées avant avec celles obtenues la mise en place de la nouvelles solutions. Car l’estimation et le risque d’erreur d’un système est différent de celui d’un autre.

En conclusion, l’important est de mesurer les données pour ensuite les utiliser dans le cadre de mesure d’efficacité stratégique. Un projet de revitalisation d’un centre ville ou une analyse de performance pour des enseignes de magasins.

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