La franchise est un modèle qui appartient à la famille du commerce indépendant organisé. Il s’agit d’un accord commercial et juridique entre deux entités indépendantes : d’un côté le franchiseur qui a développé un concept reconnu, rentable et duplicable, de l’autre le franchisé qui l’exploite en s’acquittant d’une compensation financière.
La franchise en quelques chiffres
Selon les chiffres de la FFF (fédération française de la franchise), le nombre de réseaux a doublé ces dix dernières années et continue son ascension. Quelque 1 800 réseaux et 68 000 points de vente sont recensés en France au 1er janvier 2015, dans tous les secteurs d’activité (équipements de la maison et de la personne, alimentaire, coiffure…). La France est le leader européen de la franchise.
Un concept clé en main mais onéreux
Il est clair que ce modèle d’organisation en réseau présente des avantages pour le franchisé qui dispose, pour démarrer son activité, d’un concept clé en main. Il peut également compter sur la notoriété de son enseigne pour générer du trafic dès son ouverture. Par la suite, il sera assisté, accompagné quotidiennement dans la gestion de son activité. Il limite ainsi grandement sa prise de risque et les chiffres le prouvent : 90% des franchisés sont encore en activité après 5 ans.
Certaines marques / enseignes connaissent des réussites spectaculaires, alors pourquoi se priver de dupliquer un concept qui a fait ses preuves ? Ce qui arrête le futur entrepreneur, c’est souvent l’investissement financier. Les droits d’entrée diffèrent grandement selon la renommée du réseau et sont en moyenne de 13 000 euros, auxquels il faut ajouter les redevances mensuelles ou annuelles. Ces sommes, cumulées aux investissements inhérents à l’ouverture de n’importe quel commerce, peuvent être un frein.
Quid de l’indépendance du franchisé ?
Le franchisé est financièrement et juridiquement indépendant et, à ce titre, porte l’entière responsabilité de son point de vente. C’est un entrepreneur à part entière, seul maître à bord de son navire. Pour autant, exerce-t-il vraiment son activité en toute autonomie ? Non, la marge de manœuvre dont il dispose est grandement limitée par le contrat qu’il a signé avec son franchiseur. Il doit se soumettre à un cadre, des règles et des obligations bien précis et s’engage à être le digne ambassadeur de son enseigne. On imagine difficilement par exemple un franchisé Mac Do proposer ses propres recettes de hamburgers !
Là est tout le paradoxe du système de franchise : la relation commerciale entre les deux parties est de nature ambigüe et frôle parfois le lien de subordination… Il est clair que certaines têtes de réseaux exercent un contrôle abusif sur l’activité de leurs franchisés. Elles prennent alors un risque non négligeable, celui de voir un juge requalifier le contrat de franchise en contrat de travail. Le franchisé pourra alors prétendre à toutes les règles protectrices propres aux salariés…
Mais si la franchise continue de prospérer, c’est que le modèle est bon et à en croire la FFF, il a encore de beaux jours devant lui. On la présente souvent comme un concept alliant les avantages du commerce indépendant isolé et ceux du commerce intégré. Toutefois, il est vivement conseillé aux futurs entrepreneurs de se faire assister dans la négociation du contrat, généralement préétabli par la tête de réseau.
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