Nous l’avons vu, l’étiquette RFID présente de nombreux avantages. Pourtant, dans le retail, les premiers déploiements sont timides et la technologie peine à se généraliser. Pourquoi ? Quels sont les freins ? Explications.
1.Le coût de l’étiquette RFID
Le coût d’une étiquette RFID passive (fonctions basiques par rapport à un tag RFID actif) se situe aux alentours de 0,10 €. Si cette somme est dérisoire pour un article de luxe ou à forte valeur ajoutée, elle l’est moins pour nos produits de consommation courante. Ainsi, l’investissement (les étiquettes + les équipements matériels et logiciels) que représente la technologie RFID est certainement le frein le plus important pour son développement dans le retail. Pour se généraliser à tous les secteurs, il est essentiel que le prix de l’étiquette baisse.
Par ailleurs, le passage à la RFID représente une mutation organisationnelle avec un changement de nombreux process en interne. Bien entendu, cela nécessite un accompagnement et un apprentissage des nouvelles méthodes de travail, et la formation a elle aussi un coût non négligeable.
2.Les problèmes techniques de l’étiquette RFID
Début 2000, les médias nous annonçaient comme une certitude la fin de la file d’attente en caisse. L’étiquette RFID devait permettre, à court terme, d’encaisser un caddie plein en quelques secondes. Or, force est de constater que 15 ans plus tard, ces promesses ne sont pas tenues !
Premier problème technique en cause, la collision entre les données des tags, même s’il tend à se résoudre avec les nouvelles avancées technologiques.
Second problème, et non des moindres, les ondes radios nécessaires pour lire Les étiquettes RFID sont perturbées par certains métaux ferreux, ce qui exclue l’apposition sur des boites de conserve, des canettes, des aérosols, soit les produits qui ont toutes les chances de se retrouver dans nos caddies au supermarché.
3.Etiquette RFID: un changement qui impacte tous les fournisseurs
Nous l’avons vu dans le premier article, Décathlon est passé à la technologie RFID sur sa marque, mais pour que sa démarche soit globale et optimale, il faudrait que l’ensemble de ses fournisseurs lui procure des articles étiquetés RFID dès la production et accepte de ce fait de modifier leurs process. C’est déjà loin d’être évident pour une enseigne spécialisée dans un domaine particulier et pour les géants de la distribution alimentaire, cela représente des dizaines de milliers de fournisseurs à mettre dans la boucle. Autant dire que cela risque de prendre un certain temps !
4.Les problèmes sanitaires supposés de la RFID
Le système de lecture émet des ondes. A grande échelle, sont-elles nocives sur la santé humaine ? Les études se multiplient, les avis divergent, et quoi qu’il en soit, le recul n’est pas suffisant pour émettre des certitudes sur le sujet.
5.La défiance des consommateurs face aux objets connectés
La traçabilité post achat du produit connecté suscite la défiance des consommateurs. Il faut reconnaitre que techniquement de multiples dérives sont envisageables, mais les enseignes qui utilisent l’étiquette RFID le certifient : la puce est désactivée lors du passage en caisse. La Commission européenne établit des normes pour garantir la protection des données personnelles et le respect de la vie privée et la CNIL s’est également emparé du sujet.
On peut supposer qu’avec le temps les multiples facteurs positifs de la RFID prendront le dessus et que les freins se lèveront. Comme de nombreuses nouvelles technologies, elle facilite l’activité des retailers et optimise les expériences clients.